Dans le quatrième chapitre de son Livre « Cognition in Practice« , chapitre intitulé « Psychologie et anthropologie II », u chapitre très dense, ce qui va nous obliger à étaler notre résumé sur plusieurs billets de blog, l’auteur, Jean Lave, se demande pourquoi l’esprit est la seule source de continuité entre situations pour la plupart des chercheurs en science cognitive et se propose de prendre en considération la manière dont la pensée quotidienne a été conceptualisée et étudiée, pour prendre son caractère spécifiquement négatif et résiduel.
Extraits:
The question is, « Why does the mind with its durable cognitive tools remain the only imaginable source of continuity across situations for most cognitive researchers – while we isolate the culturally and socially constituted activities and settings of everyday life and their economic and political structures and cyclical routines from the study of thinking, and so ignore them? »
[…]
« In order to proceed we need to consider how everyday thought has been conceptualized and investigated in the past, thereby acquiring its specifIcally negative and residual character, while at the same time its elucidation remains among the ultimate goals of psychological research. »
Le premier aspect évoqué par Jean Lave, est le caractère péjoratif associé à la pensée de tous les jours (everyday thinking)
Elle montre comment, finalement, cette « pensée de tous les jours » est rattachée par certains chercheurs à la pensée primitive:
« This and other schemes of types of thought have, as their negative pole, imagined descriptions of primitive thought: emotional, concrete, alogical, closed, magical. Above all, it is that which is not objective, utilitarian and rational. The question is, however, where these conceptions of « civilized thought » have come from. »
Avant d’évoquer la comparaison que certains font avec les différences entre classes sociales
« Basil Bernstein argues, in effect, for a substantive parallel between cultural distinctions concerning modes of thought and differences
between social classes within industrial European society.It is a complex argument in which socialization provides the link between
class and cognition:
Without a shadow of a doubt, the most formative influence upon the procedures of socialization, from a sociological viewpoint, is social class … The class system has deeply marked the distribution of knowledge within society. »
Ensuite de commenter la vision cognitiviste de la culture et de la cognition
« An attempt to decode cognitivists’ assumptions about cognition and culture, is presented in Figure 2 (based primarily on analysis of the text ofSimon 1980). From the figure it appears that culture, that is, knowledge, is context-free, value-free, body-free and factual. It consists of hierarchically organized discrete chunks. Culture and the (professional) mind are seamlessly related, both composed of knowledge. Knowledge is arranged in the mind in condition/action pairs, that is, as means/ends relations – the forms of instrumental rationality. »
Pour, enfin, dans la dernière partie de cette section du chapitre, remettre en cause de manière forte l’affirmation selon laquelle la pensée de tous les jours (everyday thinking) serait plus simple que la pensée mise en oeuvre dans une situation d’expérimentation cognitive
« The characterization of everyday thought as « simpler » than that demanded in cognitive experiments or « science, » may be questioned on
several grounds. »
Dans cette section du Chapitre intitulé « Introduction Psychologie et anthropologie II« , Jean Lave a posé un ensemble de constats relatifs à la pensée de tous les jours (everyday thinking) en mettant en évidence de manière précise le caractère péjoratif de la notion même au travers de rapprochements avec la pensée primitive (par opposition à la pensée rationnelle) ou en termes de classes sociales; en opposant les modes de pensée de l’aristocratie et du peuple. Enfin, le lien entre cognition et culture selon la vision cognitiviste a été abordé. Ce qui constitue un pont avec la section suivante du chapître , section intitulée « Division duales », consacrée aux divisions – différences observées entre la psychologie et l’anthropologie, qui sera résumée dans notre proche billet
Billet 1: Définitions de l’apprentissage situé
Billet 2: Pourquoi s’intéresser à la théorie de l’apprentissage situé?
Billet 3: Démarche et retour aux sources
Billet 4: Mai 1968 et l’apprentissage situé
Billet 5: Apprentissage situé et conversation
Billet 6: Lucy Suchman, mon téléphone portable et moi
Billet 7: Conversations avec moi-même (n° 1)
Billet 8: L’apprentissage situé mis en pratique, cela ferait quoi?
Billet 9: Contribution de la psychologie soviétique à la théorie de l’apprentissage situé
Billet 10: Les apports de la philosophie à la théorie de l’apprentissage situé
Billet 11: Focus sur l’école Dewey
Billet 12: Apports de la psychologie de la perception – la notion d’affordance
Billet 13: Apprentissage situé et intelligence artificielle, deep learning, réalité virtuelle, réalité augmentée, etc…
Billet 14: Conversations avec moi-même (N°2)
Billet 15: Quand John Dewey rencontre Jean Lave
Billet 16: Cognition in Practice (1/n)
Billet 17: Cognition in Practice (2/n)
Billet 18: Cognition in Practice (3/n)
Billet 19: Cognition in Practice (4/n)
Billet 20 : Cognition in Practice (5/n)
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